Séries Mania 2018 : bilan et découvertes
Pour la première fois, Séries Mania pose ses valises à Lille, après avoir été un festival parisien pendant 8 ans. Un changement de décor qui ne m’a pas empêchée de suivre l’aventure dans le Nord. Première édition à Lille, mais aussi première venue pour moi dans cette ville. On m’en avait dit beaucoup de bien, et je n’ai pas été déçue, j’ai découvert une ville très animée et agréable.
Les projections et événements liés au Festival avaient lieu dans différents endroits de Lille, mais suffisamment proches les uns des autres pour pouvoir faire tous les déplacements à pied. Avec le village du Festival situé à 10-15 minutes à pied des salles de projection, on en vient à regretter les Halles à Paris où l’on pouvait se retrouver plus facilement pour discuter entre deux séances.
En plus des projections, masterclass et rencontres habituelles, Séries Mania propose cette année davantage d’animations et de choses à voir ou à faire : expositions, décors inspirés de séries, ateliers, réalité virtuelle, escape game, soirées…
Concernant la programmation, nous avons toujours des séries du monde entier et des avant-premières mondiales. Pas vraiment de thèmes qui se dégagent cette année, il y a heureusement très peu de séries avec des enlèvements d’enfants, mais encore beaucoup qui comportent une enquête policière. J’ai fait moins de belles découvertes que les années précédentes, plusieurs séries ont retenu mon attention mais seulement une poignée sortent vraiment du lot.
Parmi les séries qui m’ont plu, On the Spectrum nous fait le portrait de 3 jeunes adultes autistes qui vivent en colocation, leur quotidien, leurs joies et leurs peines, une série israélienne drôle et attachante. De belles surprises du côté de la Norvège avec The Oil Fund, qui réussit à nous faire rire en nous parlant d’un fonds d’investissement pétrolier, et la websérie Oslo Zoo, très actuelle avec un trentenaire qui ne trouve pas de travail et devient chauffeur Uber.
Le Danemark est toujours présent, j’ai beaucoup aimé Warrior qui nous raconte le retour au pays d’un ancien militaire et son infiltration dans un gang de bikers, très réussie visuellement, avec un personnage principal très charismatique. La série russe An Ordinary Woman, avec une femme menant une double vie, m’a beaucoup plu. J’ai bien accroché aussi à la Canadienne The Disappearance, avec un enlèvement d’enfant (!) mais une intrigue très prenante et des personnages intéressants.
Comme chaque année, je guette aussi les séries britanniques, The Split est une très belle découverte, qui mélange la série judiciaire et le drame familial, en nous présentant 3 sœurs et leur mère, avocates spécialisées dans le divorce. The City and The City, avec ses deux villes parallèles, m’a beaucoup intriguée même si elle débute de façon assez classique par une enquête. Et dans Kiri, on retrouve l’excellente Sarah Lancashire plongée au cœur d’un drame.
J’ai vu très peu de séries françaises, mais deux webséries ont retenu mon attention : Red Creek, une jeune femme ayant quitté la France qui s’improvise détective au Canada, et Doxa, avec Sébastien Chassagne (Irresponsable), qui se passe dans un institut de sondages, très drôle avec de belles trouvailles. Du côté du Québec, pas grand-chose ne nous est proposé cette année, si ce n’est Hubert et Fanny, une histoire d’amour qui commence de façon inattendue, ou encore la websérie décalée Sylvain le Magnifique qui nous parle d’un magicien avec de vrais pouvoirs.
Quelques belles découvertes mais une programmation que j’ai trouvée dans l’ensemble moins originale, moins surprenante que lors des éditions précédentes.